Assurances : Les inondations d’octobre coûtent entre 350 et 420 millions d’euros

Les pluies torrentielles et crues survenues les 17 et 18 octobre 2024 dans plusieurs régions de France ont causé des dégâts considérables. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR), organisme public, a estimé le coût de ces événements entre 350 et 420 millions d’euros pour le marché de l’assurance, selon un communiqué publié récemment. Cette estimation concerne environ 35 000 sinistres, répartis notamment dans le Centre-Est, le Sud-Est et l’Île-de-France.

Un régime de catastrophes naturelles sollicité

Les événements climatiques en question relèvent du régime des catastrophes naturelles (dit « Cat Nat »), permettant aux sinistrés d’être indemnisés sous certaines conditions. La moitié du coût estimé sera supportée par la CCR, qui assure une couverture illimitée aux assureurs lorsque l’État reconnaît officiellement un événement comme catastrophe naturelle. Cette estimation pourrait être revue à la hausse si de nouvelles inondations venaient aggraver la situation dans les zones touchées.

Des précipitations records et des dégâts conséquents

Les fortes pluies ont particulièrement frappé les Cévennes, où entre 650 et 700 mm de précipitations ont été enregistrés en seulement 48 heures, aggravant la situation sur des sols déjà saturés. Le Sud-Est et plusieurs départements du Massif central, tels que le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et la Loire, ont également été sévèrement touchés par des crues. À Paris, des pluies diluviennes ont provoqué des débordements rapides de canaux et de rivières. En tout, 33 départements étaient placés en vigilance orange ou rouge à l’apogée de ces intempéries.

Certaines communes, comme Saint-Chamond et Annonay, ont connu des inondations sévères, avec des dégâts matériels importants dus aux montées des eaux et aux débris charriés par les cours d’eau en crue. Dans le Sud-Ouest, des marées hautes ont fait gonfler les niveaux des rivières Nive et Adour, aggravant les inondations locales.

Une situation climatique récurrente et des pertes pour la CCR

Le dérèglement climatique entraîne une multiplication des événements extrêmes, et le régime des catastrophes naturelles est de plus en plus sollicité. En 2023, la CCR avait déjà enregistré une perte de 112 millions d’euros, en raison de sinistres supérieurs aux primes perçues. Face à cette situation, le gouvernement a décidé d’augmenter la surprime « Cat Nat » prélevée sur les cotisations d’assurance, qui passera de 12 % à 20 % à partir de 2025, afin de garantir la pérennité du régime et de mieux faire face aux futures catastrophes.

Cette mesure vise à renforcer le financement du régime Cat Nat et à anticiper les coûts croissants liés aux événements climatiques de plus en plus fréquents et destructeurs.

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